De nombreuses personnes diabétiques ont des pieds normaux et optent pour une paire qui leur plait. Des dommages à long terme peuvent cependant survenir dans le cas de diabète mellitus. On parle du « syndrome du pied diabétique » ou de « pied diabétique » dès lors que les pieds du patient sont jugés à risque ou qu’ils présentent des lésions.
La polyneuropathie est la pathologie la plus redoutée: il s’agit d’une atteinte du système nerveux périphérique, conduisant, entre autres, à une perte de sensibilité. Cela peut aller jusqu’à une insensibilité totale à la douleur, privant ainsi la personne des symptômes classiques d’alerte.
La seconde complication est l’artérite. La mauvaise irrigation sanguine des pieds compromet fortement la régénération et la cicatrisation de la peau et des muscles. Enfin, dans de nombreux cas, ces complications s’accompagnent de déformations des pieds plus ou moins marquées. Et c’est ainsi que s’enclenche le cercle vicieux: les points de pression, les lésions et même le petit caillou qui se retrouve accidentellement dans la chaussure passent inaperçus. La mauvaise irrigation sanguine rend le pied vulnérable et le moindre « grain de sable » entraîne très rapidement de réelles complications. Les tissus se nécrosent (nécrose), se décomposent (gangrène), un ulcère apparaît, dont la gravité et l’incurabilité peuvent être telles qu’il faille amputer le pied en question. Différentes études ont révélé que 40 à 70 % des amputations des membres inférieurs, et même 70 à 90 % selon les pays, avaient pour origine le diabète mellitus. Dans 85 % des cas, un ulcère au pied en était la cause.
Pour prévenir toutes ces complications, il est capital que les différents « spécialistes du pied » travaillent ensemble et en bonne intelligence: les patients, les médecins, les infirmiers, les podologues, les physiothérapeutes, les diabétologues, les orthopédistes et les bottiers-orthopédistes. Dans ce cortège de spécialistes, cette dernière profession est chargée de confectionner un support plantaire optimal et préventif, et une chaussure adéquate. Des chaussures inappropriées sont en effet responsables d’environ la moitié des lésions du pied dont souffrent les personnes diabétiques. En revanche, des chaussures adaptées permettent de réduire de 40 à 85 % les risques de lésions, de points de pression et de développement d’ulcère.
Pour ce faire, 4 points essentiels à retenir:
1. Examinez vos pieds tous les jours de manière attentive, contrôlez-les et palpez-les, à la recherche d’une éventuelle anomalie.
2. Les zones de callosité sont le signe de points de pression et peuvent, en l’absence de traitement, conduire à des ulcères.
3. Montrez à votre médecin la moindre lésion ou le moindre changement.
4. Remettez-vous en régulièrement à un podologue compétent pour prendre soin de vos pieds.